Nous sommes au balbutiement du marché des livres électroniques, et à ce titre les auteurs doivent faire attention aux contrats que les éditeurs veulent leur faire signer.
Il n’est pas difficile de comprendre que la diffusion électronique d’une œuvre est sans comparaison possible avec celle d’un livre papier : il n’y a pas de coût d’impression (15% du prix d’un livre), il n’y a pas de stock et donc un risque financier nettement moindre pour l’éditeur, la distribution se fait plus facilement en direct sur Internet, et même si des revendeurs tiers intervenaient, ils n’ont plus de raison de demander 40 à 50% de remise sur le prix public (10 à 15% suffirait à dégager une marge).
Il faut donc insister pour que la rémunération sur les livres électroniques soit à la hauteur de ces économies. On peut écouter les arguments des éditeurs pour refuser ce changement dans la rémunération des auteurs, mais cela ne traduit que leur frilosité face à l’inconnu, la peur de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Et pourtant, ils vont devoir y venir, sinon d’autres le feront à leur place. Le monde de l’édition est en pleine mutation, et comme souvent, seuls ceux qui savent s’adapter prospéreront.
Parmi ceux qui ouvrent la voie, j’aime citer François Bon avec son initiative Publie.net, ou encore The Pragmatic Programmers pour l’édition de livres techniques sur l’informatique. Mais chez les grands éditeurs (Français au moins) tout reste à faire… je salue tout de même l’initiative d’Eyrolles qui propose leurs ouvrages sans DRM sur Izibook (avec une différence de prix substantielle en général).
Pour ceux qui ont besoin d’éléments concrets à opposer à leur éditeur, la « Guilde des auteurs » (association américaine défendant les intérêts des auteurs) indique clairement sur sa page concernant les droits électroniques que le partage des gains à 50/50 est en passe de devenir le standard :
Although electronic publishing is still an evolving industry without clear standards, not long ago, Random House announced an intention to evenly split ebook sales revenue with authors. Before this announcement, Random House had been offering authors royalties of no more than 15% of the retail price of an ebook. Many other publishers, including Harper Collins, have started to offer a 50-50 split of net proceeds also. Therefore, you should negotiate to receive no less.
Commentaires
4 réponses à “Droits d'auteur sur les ebooks”
50/50 entre qui et qui? Publie.net, distributeur numérique que vous citez comme un bon élève, prend 50% sur la vente, et pas les 10 ou 15% qui suffiraient selon vous à dégager des marges.
Pour l’instant ils travaillent en direct avec les auteurs, et donc les auteurs touchent 50%, mais si demain ils travaillent avec des éditeurs, je pense qu’ils n’accepteront de ne toucher que 10% sur les ventes de leur site!
Omibus, je classe publie.net dans la catégorie des éditeurs et c’est donc 50/50 entre auteurs et éditeurs que je prône. J’ai lu quelque part sur le blog de François Bon qu’il était disposé à permettre la vente des œuvres qu’il édite par des distributeurs intermédiaires et qu’il leur proposerait 15% du prix de vente HT à ce titre.
Bien entendu, la nécessité d’un distributeur tiers se fait moins pressante dans le monde du numérique puisqu’il est tout aussi simple de télécharger un fichier depuis Amazon (libraire) que depuis Izibook (site affilié à un éditeur). Impossible aussi pour les distributeurs de se concurrencer sur les délais de livraison (puisqu’elle est instantanée). La simple constitution d’un catalogue large et d’une présentation des œuvres avec du contenu fourni par les éditeurs ne justifie pas d’encaisser beaucoup plus que les 10/15% que j’évoque.
bonjour,
jusqu’à présent je n’ai pas eu à me soucier sur des paiements de droits d’auteur e-books mais une editrice veut publier plusieurs de mes ouvrages ( un peu trop d’un coup, à mon avis, cela sent le coup fourré) déjà parus en édition papier en e-books.Comment pourrais-je contrôler les téléchargements ?
merci
@Le fel: Vous ne pouvez pas contrôler les téléchargements, pas plus que vous ne pouvez aller compter le nombre d’exemplaires papiers imprimés puis vendus dans chaque librairie. Tout est question de confiance et de contrat !